La
FNEGE, Fondation Nationale pour l'Enseignement de la Gestion des Entreprises, vient de réaliser une enquête sur les problématiques jugées critiques par les dirigeants des entreprises françaises. Quelles sont les thématiques qui empêchent les décideurs de dormir et comment les facultés y répondent, 5 thématiques clairement établies et 2 émergentes apparaissent dans le baromètre, détaillons-en quelques-unes.
1. L'innovation en action, préoccupation des managers? et particulièrement des dirigeants
L'innovation est une obligation pour les dirigeants d'entreprise, il est illusoire d'essayer de séduire de nouveaux consommateurs avec des produits et des services d'hier, comme il est vain de vouloir approcher le consommateur avec des techniques marketings anciennes. L'innovation transforme l'entreprise dans toutes ses activités. Les formations orientées gestion de l'innovation existent dans de nombreux organismes pour répondre aux besoins des entreprises, par exemple le
Master Economics and Management of Innovation, prépare les étudiants à auditer et à piloter les transformations de l'entreprise liées aux innovations. Coté recherche, une chaire management de l'innovation et de la propriété intellectuelle étudie les pratiques des entreprises pour oser innover sans pour autant craindre de perdre les fruits de leurs efforts. Certaines bonnes pratiques se trouvent réunies dans l'ouvrage « innovation ouverte » co-écrit par des enseignants de la faculté.
2. La mobilisation, l'engagement, l'adhésion des ressources humaines et des managers
Comment motiver les collaborateurs ? Qu'ils soient jeunes, issus des fameuses générations X, Y, millénials ou gamers, plus anciens, en position de responsabilité ou en devenir, les collaborateurs doivent être motivés. L'adhésion des employés aux grands desseins stratégiques et opérationnels de l'entreprise est une négociation.
Les chercheurs du BETA élaborent des nouvelles pratiques dans le cadre d'un cycle de recherche autour de la motivation. Motivation monétaire ou non monétaire ? Aujourd'hui les entreprises doivent avoir recours à une
motivation mix et une communication interne adaptée, à l'instar de leur communication externe et du marketing mix.
Ces pratiques modernes, basées sur les principes de l'économie comportementale sont développées notamment au sein de la plateforme d'économie expérimentale du laboratoire. Plateforme que les étudiants sont amenés à employer dès leur première année d'études à la faculté des sciences économiques et de gestion.
Plusieurs résultats des recherches des membres du laboratoire BETA sont publiés récemment dans le magazine Economie et Management.
3. La performance globale de l'entreprise (autre que financière)
Tout n'est pas financier. Les dirigeants d'entreprises réduisent la voilure de leur opération financière et se reconcentrent sur le développement de leur activité réelle. Cette performance globale est managée notamment par les processus qualité et la normalisation. C'est la base des formations de type master qualité. D'autre part la performance est améliorée par la répartition géographique adaptée des activités de l'entreprise. Ce sont les objectifs que visent les formations de développement et de croissance de l'activité des entreprises, comme notamment les
masters MPI.
Les chercheurs du laboratoire contribuent à cette thématique, leur ouvrage collectif « Global Management » paraitra chez Routledge début 2016.
4. La création de l'efficacité collective et la réactivité opérationnelle
L'efficacité collective est au centre de notre
formation PLI : Production Logistique Innovation. Cette Formation au pilotage de l'entreprise souligne particulièrement le besoin d'intégration des activités, de la création d'un nouveau produit, à sa production jusqu'à sa commercialisation. Les étudiants apprennent notamment les techniques lean et la modélisation des activités de l'entreprise pour améliorer leur organisation (par exemple via le logiciel witness).
L'efficacité collective nécessite également l'intégration de la créativité individuelle et collective. Les enseignants chercheurs sont particulièrement sensibles à cette dimension, à la fois au niveau des travaux de recherche et de leur application concrète. Ainsi, chaque année ils forment des dirigeants d'entreprises à intégrer les idées créatives de leurs équipes pour en faire des nouveaux produits dans le cadre d'une
semaine de la créativité.
5. La gestion des savoirs et les communautés de pratiques
Les Communautés de pratique (CoP) sont des groupes d'individus informellement engagés autour d'une expertise ou d'une passion partagée. Les CoP ont été identifiées comme des véhicules efficaces pour soutenir le partage de connaissances basées sur la pratique tout en s'affranchissant des barrières géographiques, culturelles ou organisationnelles standards.
De nombreux chercheurs et praticiens ont utilisé le concept de communauté pour expliquer l'apprentissage et le partage de connaissances à travers une variété de métiers comme les assurances, la réparation des photocopieurs, la santé, la politique publique, ou encore la pratique d'un loisir ancien.
Pour mieux étudier ce phénomène, l'école de management KEDGE, la faculté des sciences économiques et de gestion, et le laboratoire BETA, lancent conjointement un observatoire des communautés. Le 1er séminaire de cet observatoire s'est déroulé récemment à Strasbourg et donnera lieu à un
numéro spécial de la revue Management International avec la participation d'Etienne Wenger, l'un des pères du concept de communauté.