Titulaire d'un DUT, Paul Labic évolue depuis 30 ans dans l'industrie automobile, de dessinateur industriel à cadre pour des équipementiers internationaux. Depuis 2016, il a acquis deux VAE (validation des acquis de l'expérience) à l'Université de Strasbourg et s'est pris de passion pour la démarche universitaire.
Après son DUT en génie mécanique en 1987 et une licence industrielle au Mans, il débute sa carrière comme dessinateur industriel chez Valéo, un équipementier automobile français. Sa maîtrise des langues étrangères (il parle couramment l'anglais et l'allemand) lui permet d'évoluer. « La seule raison pour laquelle j'en suis là aujourd'hui, c'est que je parle plusieurs langues » dit-il. Seul volontaire, il est envoyé en Allemagne dès 1992 et participe à l'ouverture d'une antenne.
« Vive l'Allemagne »
Chez Dana, SJM, Tenneco puis Faurecia, il y mène l'ensemble de sa carrière et, depuis 1995, dans des fonctions technico-commerciales : manager des ventes, responsable des programmes globaux, directeur des ventes et programmes. Toujours partant lorsqu'on lui propose des mutations, il a travaillé et vécu en Chine, en Corée?
Il confie aujourd'hui que c'est en Allemagne qu'il se sent le mieux. « Vive l'Allemagne. J'y ai appris mon métier, sur les lignes de fabrication de mes entreprises, de mes fournisseurs, de mes clients. Ils n'hésitent pas à mettre les mains dans le cambouis ni à faire une tâche en-dessous de leur qualification pour que ça fonctionne. C'est aussi ma façon de voir les choses ». C'est pour cette raison que c'est de l'autre côté du Rhin qu'il a retrouvé un emploi. « Le travail ne me pèse pas. Ce qui m'intéresse est la vie de l'entreprise », notamment en PME, qu'il considère plus souple et dans laquelle il peut être polyvalent.
« La fac est pour moi une joie »
En 2016, il se lance dans une démarche de VAE pour acquérir une reconnaissance de son expérience par le diplôme. Guidé par Céline Hoffer, conseillère VAE, et Matthieu Durand, assistant, il obtient ainsi le master management de projets internationaux à la Faculté des sciences économiques et de gestion de Strasbourg. « J'ai eu un excellent accompagnement, de la part d'André Schmitt et André Gros. C'était une très bonne expérience ». Passionné par l'exercice, il enchaîne l'année suivante avec une deuxième VAE pour obtenir le master d'intelligence économique à l'ITIRI (institut de traducteurs, d'interprètes et de relations internationales) « De nouveau l'accompagnement du responsable du master, Pierre Memheld, a été excellent. Ces cinq personnes clef m'ont guidé. Sans eux, au-delà de la simple connaissance des sujets, je n'aurai pas compris les attentes de l'université. »
Paul Labic redécouvre la fac à la cinquantaine. La démarche universitaire est pour lui un vrai plaisir. « Les heures passées en bibliothèque sont géniales, j'adore ça, et je ne le savais pas avant » confie-t-il avec un enthousiasme. Son souhait est aujourd'hui de mener les deux en parallèle : université et travail. « Je ne veux pas me limiter à un emploi rémunéré, il y a autre chose dans la vie. La fac est pour moi un hobby. C'est mieux que le tir à l'arc, la plongée sous-marine ou de monter à cheval ! ». Depuis, il intervient quelques heures dans chacun de ces diplômes pour illustrer le cours avec son expérience en entreprise. Il travaille à l'écriture d'articles, en collaboration avec des enseignants, dans l'espoir de décrocher des publications dans des revues, ce qui lui permettra de continuer à pratiquer la démarche universitaire et de progresser.
Stéphanie Robert